Retour de lecture pour : Mon doudou divin, Katarina Mazetti

Certains de mes retours de lecture peuvent présenter des éléments d’intrigues.


Retour de lecture : 

Encore un bon Katarina Mazetti, ce n’est pas la plume la plus belle du monde mais elle sait définitivement nous plonger dans les discussions mentales ; elle a vraiment l’art de nous embarquer dans la tête de ses personnages, toujours avec une bonne dose d’humour, elle creuse des questions existentielles et profondes.

« Avant le jour où je l’ai perdu, j’ignorais que le deuil était comme une sinusoïde, des hauts et des bas qui reviennent avec une régularité impitoyable. Quand on est sur la pente ascendante, on n’a jamais assez de recul pour voir à quel point on est près de retomber dans l’abîme, et quand on se trouve au fond, on ne voit que le gouffre.

Ce roman nous invite dans une sorte de huis-clos avec des personnages réunis autour d’interrogations profondes tournant autour de notre raison d’être en tant qu’humain et en tant qu’individu et autour de la foi.  On assiste à une réunion improbable de profils très différents qui mène inévitablement à des situations cocasses, à des règlements de compte et à de petites mesquineries mais aussi à de tendres moments.

On suit ce petit groupe et l’évolution de la problématique spirituelle de chacun au travers des voix de Wera, journaliste au regard acide et de Madeleine, femme endeuillée en quête de son existence. Les cinq autres personnages complètent un tableau original et hétéroclite.

Entre humour et drame, entre empathie et vacherie, on assiste à la véritable quête du Soi et du grand Pourquoi des protagonistes. On oscille, dans ce roman, entre regard acerbe sur une société d’individus perdus et empathie de l’autre qui n’est qu’un semblable.

« Que les factures soient payées, les poubelles descendues et les répondeurs téléphoniques écoutés ne signifie pas pour autant qu’on est vivant, n’est-ce pas ?

C’est toujours délicat d’aborder les croyances spirituelles et religieuses et ça l’est encore davantage de les faire se confronter dans un livre sans tomber dans la caricature. Ici Mazetti nous offre des portraits et des bagages de vie tellement variés que l’on baigne dans un contexte de débat réaliste et profondément humain.

« Mon Moi est un miroir sans maître à la poursuite de quelque chose à refléter.

Je crois bien que c’est effectivement ce que j’aime dans tous les romans que j’ai lu de Mazetti, son humour acide bien sûr mais surtout sa façon profondément humaine de présenter des personnages cabossés et complexes. Ce n’est pas de la grande littérature mais ça n’en fait pas moins des romans qui offrent de belles incursions dans les strates de notre humanité.

C’est un roman que je recommande,  ma note finale est donc de 14/20

Disponible ici

Pour aller plus loin…

4e de couv. : Pigiste pour la presse féminine, Wera a épuisé tous les sujets… et son compte en banque. Quand elle tombe sur une petite annonce proposant un stage en spiritualité, elle croit tenir un article en or. La voilà inscrite pour trois semaines d’immersion à La Béatitude en compagnie d’un apprenti gourou et d’une demi-douzaine de stagiaires qui, il faut bien le dire, n’ont pas l’air particulièrement plus illuminés qu’elle. Pour quelle raison sont-ils là ? Ressortiront-ils adeptes d’une nouvelle religion, ou débarrassés de leurs préjugés ? En tout cas tous – même Wera, cachée derrière son pseudo-cynisme – sont en quête de sacré. Dialogues enlevés, portraits aussi vachards que tendres et inoxydable sens de l’humour assurent la réussite de ce roman qui pointe le besoin de sens de notre société contemporaine et illustre quelques-uns des réconforts s’offrant à elle, de la confiance à la tolérance, de la générosité à… la foi, bien sûr.


L’auteur : Née en 1944, Katarina Mazetti est journaliste à la radio suédoise. Auteur de livres pour la jeunesse et de romans pour adultes, elle a rencontré un succès phénoménal avec le Mec de la tombe d’à côté, vendu à plus de 450 000 exemplaires dans un pays de 9 millions d’habitants, et traduit depuis en de nombreuses langues.
Aux éditions Gaïa, elle a publié Le Mec de la tombe d’à côté (2006 ; Babel n° 951), Les Larmes de Tarzan (2007 ; Babel n° 986), Entre Dieu et moi, c’est fini (2007 ; Babel n° 1050), Entre le chaperon rouge et le loup, c’est fini (2008 ; Babel n° 1064 à paraître en juin 2011), La fin n’est que le début (2009 ; Babel à paraître automne 2011) et Le Caveau de famille (2011).


Des lectures similaires ? Je vous propose :

– Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti

L’évangile du Serpent de Pierre Bordage

 

 

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