Retour de lecture pour : Galilée tome 2, Clive Barker

Certains de mes retours de lecture peuvent présenter des éléments d’intrigues.

L’auteur
Clive Barker, né en 1952 à Liverpool, est l’un des plus grands artistes du domaine de l’horreur. C’est une industrie à lui tout seul avec ses livres, films, comics, tableaux et jouets fondés sur ses créations. Auteur des recueils Les Livres de sang, des romans Le Royaume des devins, Cabal, Le Voleur d’éternité ou Coldheart Canyon, et du cycle Abarat (illustré par des centaines de ses propres peintures), il a également réalisé les films Cabal, Le Maître des illusions et Hellraiser, œuvre culte dont voici le récit original, inédit en français. Il a ainsi révolutionné l’horreur et, à ce titre, été immédiatement salué par Stephen King : « J’ai vu l’avenir de l’horreur, son nom est Clive Barker ».


4e de couv
Depuis l’époque de la guerre de Sécession, deux familles, les Geary et les Barbarossa, se disputent en secret le contrôle des États-Unis.
Au coeur des marais de Louisiane, dans une fabuleuse demeure peuplée de fantômes, l’étrange Edmund Maddox a entrepris de raconter cette bataille de titans dans l’espoir de comprendre les sources du conflit.
Mais quand Galilée, le fils prodigue du clan Barbarossa, un séducteur-né, condamné, tel le Hollandais volant, à errer sur les mers du monde entier, tombe amoureux de Rachel, la jeune épouse d’un héritier du clan Geary, l’affrontement prend une nouvelle dimension.
D’anciens secrets resurgissent, des forces surnaturelles se déchaînent et emportent les amants dans un monde de cauchemar.
Car ce qui est en jeu n’est pas simplement le pouvoir ou l’argent, mais bien la quête de l’immortalité…


Retour de lecture
 
Pour ceux qui le souhaiteraient mon retour concernant le premier tome est ici.

On attaque ce deuxième tome sur l’histoire d’amour à laquelle le premier tome nous a préparé en établissant un contexte précis.

J’avoue avoir été un peu gênée par cette soit disant histoire d’amour, puisqu’ici l’auteur ne fait finalement ressortir que très peu d’émotion lors du récit de LA rencontre… l’attirance, le questionnement ressortent mais pas l’amour… ce qui est un peu gênant étant donné que cette histoire est le point d’orgue du roman et que c’est le sentiment qui va entraîner tout une série de conséquence derrière… Plus loin dans la narration ce sentiment est mieux exploité mais pour ce qui est de la rencontre, je trouve que ça tombe assez à plat faisant de cette fameuse histoire d’amour, un simple attrait, passionnel certes, mais pas amoureux…

« Soit dit en passant, il me semble que nous trouvons dans la création des divinités le travail le plus révélateur de l’imagination humaine. Et, bien évidemment, dans la vie de cette imagination le signe le plus évident du divin dans l’homme. Chacun est l’oeuvre la plus éclairante de l’autre.

Autrement, dans ce volet, on a grand plaisir à continuer d’assister au processus d’écriture, le côté intimiste du questionnement du narrateur est vraiment mis en valeur et donne beaucoup de relief au récit, c’est ici, je pense, que l’on assiste le plus au talent d’écriture de l’auteur capable de nous faire avaler des descriptions d’arbres généalogiques, de portraits de nombreux personnages, de quotidiens finalement lisses comme s’il s’agissait d’une grande aventure.

Dans cette deuxième partie, l’intrigue s’accélère, le rythme devient plus pressant, les pièces du puzzle disséminées dans le premier tome commencent à dessiner une forme plus précise. Les personnages s’étoffent et prennent davantage de consistance et d’épaisseur, peut-être même plus de légitimité en sortant du simple cadre de leur nom dans un arbre généalogique. Tous les profils plus ou moins passifs passent à l’action…

« Mon seul espoir, alors que nous nous enfonçons dans ces temps sombres, c’est que cette guerre fasse apparaître chez l’un ou l’autre d’entre nous (je n’ose dire chez tous) quelques qualités qui contrediront mon pessimisme. Je ne veux pas dire que la guerre enneoblit, comprenez-moi bien ; je n’y crois pas un instant. Mais je crois, en revanche, qu’elle peut débarasser certains d’entre nous des prétentions qui sont le triste bénéfice de la paix – ces grands airs et ces bonnes manières que nous avons tous adoptés – et nous redonner notre vraie personnalité. Notre humanité ou notre caractère divin ; ou les deux.

Bien que classé dans la catégorie terreur, ce livre n’est pas si terrifique que l’on pourrait l’espérer, disons que cette ambiance flotte comme une brume constante tout au long du roman. Il tient néanmoins beaucoup plus du thriller avec une touche de fantastique suffisante pour offrir un champ des possibles original. Le plus horrible dans ce récit c’est peut-être bien la souffrance émotionnelle que s’inflige les personnages et la pénibilité de schémas emprisonnants qui se transmettent de génération en génération…

La fin est ouverte, laissant loisir au lecteur d’imaginer une suite ou à l’auteur de l’écrire, mais l’on ne reste pas sur sa faim…

C’est un roman divertissant et bien mené, original par sa forme et son fond mais loin de laisser un souvenir impérissable… peut-être manque-t-il davantage d’effroi pour faire la différence à mes yeux…

Ma note finale est 14/20

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