Hélas, le mois dernier, je n’ai pas eu le temps de sortir ma parenthèse otaku, celle-ci comptera donc pour le mois dernier et celui-ci…
Aujourd’hui, je vous propose d’utiliser des mangas comme excuses pour vous parler de deux mangakas dont j’aime l’oeuvre en général et puis d’une découverte, plus récente, qui est vraie belle surprise dans l’univers du shonen. Je vais également m’autoriser une brève incursion côté titans histoire de dire vite fait ce que j’en pense…


Coyote de Zariya Ranmaru
3 volumes et suite à venir

Résumé : Coyote, alias Lili, est un loup-garou : c’est un secret qu’il cache soigneusement à tout le monde, y compris à Marlène, un beau pianiste de bar qui lui fait du charme. De peur que Marlène ne découvre la vérité sur lui, Coyote préfère prendre ses distances ; mais lors de sa toute première période de rut, Marlène le surprend par hasard avec les crocs et les griffes sortis, et le secret de Coyote se retrouve éventé… Pourtant, Marlène n’a pas l’air d’avoir peur de lui : il propose même à Coyote d’être son partenaire le temps que son état se calme, mais entre les meurtres récents dans la ville et les tensions qui grimpent entre les loups-garous et les humains, il serait dangereux pour Coyote d’entamer une relation avec quelqu’un comme Marlène… D’autant que celui-ci a ses propres secrets à cacher.

Mon retour : Ce retour est, en fait, une excuse pour vous parler d’une autrice que j’adore…
Cette mangaka de talent propose essentiellement des yaoi. Et là certains rouleront peut-être des yeux mais attendez un instant et lisez la suite. Je ne parle pas de cette oeuvre et de cette mangaka de façon anodine. En effet, le yaoi fait peur à beaucoup de lecteurs, peur de tomber sur des scènes crues à répétition sans histoire derrière, peur de tomber sur les travers que l’on trouve dans les romances également traditionnelles et qui ont largement contaminé aussi ce genre à savoir le viol « turn to love« , des raisons que je ne peux que comprendre.

Il faut que je vous dise que j’ai lu la plupart de ses oeuvres Liquor & Cigarettes, Void, A sleeping man and a loving man, Coyote ci-présent et L’oiseau de Shangri-la… il me semble de mémoire qu’il n’y en a que deux que je n’ai pas lu Kichiku R18 et Pet Keiyaku.
Alors, ici, je me sens en devoir de vous dire ce que j’aime globalement dans les œuvres de Zariya Ranmaru… son trait bien sûr, on peut penser ce que l’on veut de ses histoires mais comment ne pas aimer son coup de crayon, elle a un sens de l’esthétisme hyper émotionnel, ses personnages sont tellement expressifs que ça en est troublant parfois… Les visages sont charismatiques, on serait au cinéma on dirait qu’ils ont des « gueules », ils sont beaux à tomber ou usés par le temps ou la vie mais je les trouve marquants. Les corps sont dessinés avec réalisme et sensualité. Sensualité et expressivité sont deux adjectifs qui collent à cette mangaka.
A part Void que j’aime moins, (parce qu’assez dur et qu’on a le travers du viol « turn to love« , même si c’est avec un androïd ça me gêne), l’émotion et les sentiments sont au premier plan, les histoires d’amour sont loin d’être dégoulinantes comme du chocolat au soleil, on parle de sentiments profonds, violents, parfois contradictoires, d’hésitation, de réflexion… Bref, on parle de relations profondes et intéressantes, qui ne vont pas de soi… et d’ailleurs même pour Void, la réflexion est là…

Coyote à présent. Dans ce manga, la narration met en place un conflit entre loups garous et humains, l’histoire s’inscrit donc dans du fantastique. Je vais tacher de ne pas divulguer l’intrigue mais en utilisant cette mythologie l’autrice amène pas mal de réflexions très intéressantes notamment sur la différence, l’acceptation, la tolérance comme on pourrait s’en douter mais également sur la politique, la vie en communauté et bien d’autres éléments.
Au milieu des intrigues politiques et de ce conflit, deux hommes qui se surnomment poétiquement Lily et Marlène (il faut lire le manga pour savoir pourquoi mais je trouve la raison vraiment jolie) se plaisent mais Lily a peur de s’engager parce qu’il fait parti des traqués… Ici, je noterai que la mangaka a osé donner des surnoms a ses personnages et des surnoms féminins qui plus est, ça peut vous paraître un détail mais j’ai tellement lu de yaoi où on féminise le bottom (celui qui reçoit) et on masculinise à outrance le top (celui qui donne et non pas celui qui domine comme je lis parfois…) qu’au-delà de ces surnoms touchants, je me permets d’y voir un joli clin d’œil sur la masculinité positive qui accepte très bien son côté féminin sans se sentir castré. D’ailleurs, c’est aussi pour ça que j’aime les protagonistes de cette autrice, parce qu’ils acceptent ou apprennent à accepter leurs émotions et leurs failles.
La relation de Lily et Marlène s’inscrit dans un contexte qui les dépasse, avec manipulation, secrets et sacrifice… c’est une romance à la Roméo et Juliette version loup garou mais ça fonctionne du tonnerre parce les thématiques abordées sont profondes, parce l’histoire d’amour est belle et complexe, parce qu’ils s’apprivoisent. Alors oui, il y a des scènes sexuelles explicites mais elles sont teintées de tendresse tout autant que d’amour passionnel comme dans n’importe quel couple sexué. Seulement ce n’est pas l’essence du manga.
Je vous invite vraiment à découvrir cette mangaka que ce soit avec Coyote, Liquor and Cigarettes ou L’oiseau de Shangri-la. Autant de titres où on apprend à se défaire avec tendresse des préjugés sur les amours homosexuelles masculines.


Kemono Jihen de Aimoto Sho
Autres titres : Kemono incidents
5 lus sur 13 volumes, suite prévue

Résumé : Depuis la nuit des temps, les créatures de légende appelées Kemono vivent cachées des Hommes. Mais dans l’ombre, des contacts ont eu lieu entre les deux espèces. De ces échanges charnels sont nés des hybrides de sang-mêlé. Parfois monstrueux, parfois innocents, ils sont traqués, haïs par ceux qui connaissent leur existence.
Dans son petit village, Kabané est un jeune garçon à qui la vie n’a pas vraiment sourit : surnommé « le bouseux », abandonné par ses parents, il travaille dur et ne reçoit en échange que mépris.
Jusqu’au jour où Inugami, un homme charismatique venu de Tokyo, arrive pour enquêter sur la mort mystérieuse d’animaux en décomposition…
Plus rien ne sera alors comme avant pour Kabané qui va de révélations en révélations : sur les Kemono et les gens qui l’entourent comme sur son étrange pendentif…
Dans une ambiance à la fois sombre et lumineuse, mystérieuse et révélatrice, les personnages dessinés par Shô Aimoto prennent vie et s’emparent du suspense dès les premières pages.


Mon retour : Ça m’arrive parfois, je découvre une oeuvre via son adaptation animée et c’est, ici, le cas. J’ai découvert l’anime Kemono Incidents sur Wakanim et j’ai eu un véritable coups de cœur pour celui-ci. Une fois découvert tous les épisodes disponibles, qui m’ont donné un goût de bien trop peu, je me suis tournée vers le manga pour voir ce que ça donnait. Je précise ici que je n’ai lu que les 5 premiers tomes mais que c’est vraiment un manga qui m’a donné envie d’en parler tant il m’a plu.
Il a tout du shonen traditionnel, le héros, Kabané, d’ailleurs me fait beaucoup penser, par bien des égards, à Gon de Hunter x Hunter notamment parce que sa notion de bien et de mal se définit par défendre ceux qu’il aime et ceux qui l’aiment et par sa puissance aussi…. Mais alors, là, on serait en droit de me demander pourquoi ce personnage est intéressant, d’autant que lui aussi cherche ses parents, et bien parce qu’il a été élevé comme une bête et en étant rejeté de tous. Il ne connaît pas les émotions et les sentiments, nous le suivons donc dans son apprentissage des différentes émotions, c’est une thématique qui donne lieu, bien sûr, à pas mal de quiproquos très drôles mais surtout cela donne une aura extrêmement attendrissante et follement attachante à Kabané comme aux différents héros qui gravitent autour de lui et sont tous plus ou moins en quête d’affection.
C’est un manga sur l’amour familial et amical surtout mais, aussi, sur le sentiment d’appartenance, sur la place que le monde nous donne ou pas, sur la différence et l’acceptation de soi. Beaucoup d’émotionnel, pas mal de drôlerie attendrissante et beaucoup de baston à coup de pouvoir supers badass, j’aime pas, j’adore…. Je vous ai surtout parlé de Kabané mais tous les protagonistes sont intéressants, ils ont des personnalités très définies avec chacun leurs bagages de vie particulier. A différents niveaux, ils prennent plus ou moins d’importance selon les épisodes/chapitres mais, globalement, ils sont traités équitablement à coup de segments qui focussent sur l’un ou l’autre…

L’univers, vous l’aurez compris en lisant le résumé, exploite des créatures mythiques passionnantes et quand on connaît et aime un tant soit peu la mythologie nippone, on tombe sous le charme assez facilement.
Et puis, il y a d’autres éléments de réflexion dont je ne vous dévoile pas la nature pour ne pas gâcher mais des réflexions sur la société, le travail, la science, entre autres, parsèment également l’oeuvre…
Cependant, attention, ce que j’en dis peut paraître gentillet mais il y a des passages assez dérangeants, je le recommande davantage à un public averti.
Alors manga ou anime, anime ou manga ? L’anime est assez fidèle au manga même si, esthétiquement, je trouve le premier un peu plus peaufiné mais les deux valent le détour…


Satsuma, l’honneur de ses samouraïs de Hirata Hiroshi
Autres titres : Satsuma Gishiden
2 lus sur 6 volumes

Résumé : Comment les samouraïs font-ils pour survivre, quand leurs propres seigneurs arrêtent de les payer ? Ils deviennent artisans, maîtres tonneliers, etc. Mais ne vous y trompez pas : gare à celui qui les méprisera ! Car la lame de leur sabre est toujours aussi tranchante. Découvrez-le dans ce grand roman historique, qui commence fin 1753, dans la région de Satsuma.

Mon retour : Ce retour est lui aussi une excuse pour vous parler d’un mangaka incontournable, il fait partie de ces noms qui font vendre les livres. Vraiment ? Et bien, je le croyais jusqu’au détour d’une discussion qui m’appris que j’étais vieille ^^. Bon peut-être pas tant que ça, mais, disons que, la culture des arts martiaux avec laquelle j’ai été biberonné m’a donné des références que tout le monde n’a pas, alors à tout hasard si quelqu’un ne connait pas encore cet auteur, ce retour est fait pour vous !

Hirata, c’est l’auteur du très célèbre Zatoïchi, un titre incontournable du manga de samouraï, si vous ne l’avez pas lu, courrez le faire… Je disais donc, l’univers du manga samouraï et d’arts martiaux sans Hirata, et bien, ce n’est plus un univers de manga samouraï et d’arts martiaux tant il est l’un des piliers de cet univers.
Le titre dont je vous parle aujourd’hui est une pépite absolue, hélas rare aujourd’hui surtout pour trois tomes sur six, à des prix raisonnables, j’entends, sinon ils sont trouvables.
Le mangaka nous décrit la vie des samouraïs dans leur quotidien avec un trait complexe et des détails assez fous, les corps sont mis en valeur dans des postures que tout dessinateur fuiraient aisément, il nous montre avec maîtrise et passion autant des scènes du quotidien, de labeur que des combats. Les expressions sont composées avec brio et l’histoire accompagne ce génie avec finesse, force et majesté. En effet, la narration de Hirata a cette faculté de montée en puissance en jouant sur les contrastes de situation, c’est une puissance qui peu difficilement laissée indifférente.
Afin de ne pas tomber dans les lieux communs, je vais m’arrêter là. J’imagine que finalement peu de lecteurs, de passage ici, ignoreront qui est Hirata mais, à toutes fins utiles, il rappellera l’évidence de connaître son oeuvre.

D’ailleurs, je précise au passage qu’il y a, en ce moment sur Neflix, un documentaire historique intitulé Le Temps des samouraïs : les origines sanglantes du Japon. La première saison parle notamment de Nobunaga et de ses successeurs et de comment ils ont modifier durablement l’histoire du Japon. Alors, c’est fait à l’américaine (bien que d’origine canadienne) donc avec les doublures françaises superposées mega pourraves et le sensationnalisme qu’on ne connait que trop bien mais ils ont eu la bonne idée d’intégrer une reconstitution filmée faisant de ce documentaire un docu-série (ou encore nommée Side and Drama dont les japonais sont très, très, très friands). Cette dernière relève la sauce et permet de mieux mémoriser noms de protagonistes et géographie évolutive du Japon. Je vous encourage à la découvrir et à passer sur l’américanisation du bazar pour en extraire la substantifique moelle et enrichir votre culture sur le sujet.


L’Attaque des Titans de Isayama Hajime
Autres titres : Attack on Titan, Shingeki no Kyojin
33 volumes

Résumé : Eren est un petit garçon rêvant de voyager dans le monde extérieur. Mais cela est impossible car il vit dans une ville fortifiée aux murailles dépassant les cinquante mètres de haut. Ces remparts sont nécessaires à la sécurité des habitants car ils sont les derniers représentants de l’humanité, obligés de se cacher pour échapper aux titans qui ont massacré la majeure partie du genre humain un siècle plus tôt. Eren est têtu : il ne se doute pas de la violence des combats qui ont opposé les hommes aux titans. Il décide de poster sa candidature pour devenir éclaireur, car il s’agit des seuls soldats autorisés à sortir de la ville pour en savoir plus sur les titans. Mais un beau jour, un géant parvient à détruire le mur qui protégeait la ville et ouvre la voie à plusieurs dizaines de ses congénères ! Eren assiste impuissant à la mort atroce de sa mère qui finit dévorée. Alors qu’il fuit avec d’autres survivants, il se jure de se venger et de détruire la race des titans jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul !!

Mon retour : Vu la notoriété de l’oeuvre et les multiples analyses, débats et opinions présentes partout sur le net, je m’étais abstenue de parler de ce manga. Aujourd’hui que je l’ai terminé, j’avais envie de livrer mon avis global sur l’oeuvre mais je ne vais pas faire quelque chose d’approfondi.
Je trouve ce manga extraordinaire tant par son originalité que par sa complexité, je voulais lui rendre un minimum hommage en donnant mon interprétation du message qu’il véhicule.
Comme beaucoup, je me suis mise à spéculer à tout va sur ce manga, je pense qu’il nous invite à le faire parce que l’on perçoit que Isayama nous ballade et joue avec nous tout au long de celui-ci. Il eut été impoli de refuser l’invitation…
Zone de total spoil jusqu’au bout donc ne lisez qu’en connaissance de cause, ça serait dommage sinon…
Alors que quasiment tout le monde est d’accord sur une fin trop rapide qui bâcle certains personnages, avis que je rejoins totalement d’ailleurs – Reiner, Gabi, Annie et même Armin à certains égards -, tout le monde se déchire joyeusement autour d’avis divers et variés pour le message général du manga, je vais y aller du mien et, histoire de faire assez bref, on va se la jouer listing avec les axes principaux …

1. Une histoire de la vie où l’humanité a vu sa quête de la multiplication pervertie par la peur
Depuis le début de ce manga, je trouve que la boucle sans fin des violences et des guerres entre humains est mise en avant. J’ai souvent d’ailleurs vu des ressemblances entre les conflits Eldiens/Mahr et les différentes guerres que le Japon a connu avec ses voisins proches (notamment Chine et Corée), ce conflit est, pour moi, la représentation symbolique des guerres nationalistes (genre Seconde Guerre Mondiale mais pas que…) où chacun, à son tour, devient la victime de l’autre au fil des guerres successives…
Cette vision des choses m’a été confirmée par la scène que j’estime être la clé de décryptage de tout le manga à savoir la discussion entre Armin et Zeke à la Source où ce dernier explique que l’objectif de la vie est de se multiplier et que c’est ce qu’il l’amène à être en lutte perpétuelle par peur (illustré par la foule qui tombe d’une falaise mais passe le bébé à ceux de derrière pour qu’il survive), on peut finalement comprendre que l’humain perverti par la peur au lieu de chercher à se multiplier uniquement, cherche à se multiplier au détriment d’autrui. En partant de cette interprétation, le but d’Eren prend sens car en exterminant 80% de l’humanité, la génération de ses amis auront au moins la tranquillité qu’il leur souhaite… La faction Jaeger incarne, à mon avis, les prémisses de la boucle des éternels conflits car il y aura toujours des conflits et des guerres tant que l’humanité fonctionnera sur la perversion de la peur. Cependant, l’objectif d’Eren n’est pas de mettre une fin définitive aux guerres, il sait que c’est impossible grâce à son don de connaissance mais ses amis, eux, vivront dans une paix approximative grâce à son choix…


2. Un monde sans manichéisme où il n’y a pas de héros, seulement des gens prêts à tuer en masse
Dans mon interprétation, il n’y a pas de gentils, pas de méchants, pas de héros, il n’y a que des tentatives veines de survie du début à la fin du manga…
Dans le discours de Livaï, entre autres, on entend de façon récurrente que les héros n’existent pas. Le comportement de Reiner, Eren, et autres (Titans ou non) n’ont rien d’héroïque. Il n’y a que des gens lambda qui vivent comme il peuvent et des guerriers et, parmi ces derniers, ce sont les plus forts, les plus malins, les plus chanceux ou les plus hauts gradés qui sont qualifiés de héros alors qu’ils ne sont tous que des assassins de masse. D’ailleurs la scène du tome 33 où ils rient et plaisantent entre eux dénonce, selon moi, une certaine hypocrisie de ce qu’est un héros… Comme si le fait de les qualifier de sauveur de l’humanité les allégeaient des crimes commis en amont, il bien évident que la réponse est non mais est-ce que ce n’est pas ça qui est mis en exergue par une situation improbable et ridicule ? Ne faut-il pas être un minimum égoïste et se mentir à soi-même pour vivre et rire quand on a tué des millions de personnes ? A moins d’avoir développé aussi une certaine forme de folie dont je parlerai plus loin…
Je vois dans le fait que les ennemis d’hier deviennent les alliés d’aujourd’hui, une démarche très intéressée – elle reflète bien l’histoire du monde – où, finalement, c’est parce que ces personnages sont des monstres similaires, des personnages qui croient essayer de faire le bien tout en tuant des millions d’innocents au passage ou encore par intérêt personnel qu’ils se regroupent et font fi de leurs rancunes… Reiner, en est l’illustration parfaite, il se rallie aux autres par ressemblance, d’ailleurs Eren et Jean disent qu’ils sont pareils… Il n’est pas repenti à mes yeux, il va auprès de ceux qui le font se sentir le moins comme un monstre au point d’oublier qu’il en est un…
Eren, avec son égoïsme et sa folie, a pour lui l’honnêteté d’assumer qu’il est un monstre, qu’il est égoïste et qu’il fait des choix radicaux, extrêmes et mauvais, il sait que son retour n’est pas possible alors même que les autres ont tous fait la même chose, seule l’échelle change. Le monstre des uns est le héros des autres et vice et versa.
Avec lui, la plus authentique dans tout ça, c’est Mikasa avec sa peine, pour moi, elle est aussi égoïste que tout le monde… C’est la femme la plus forte mais aussi la plus faible, elle est badass, cependant, son esclavage n’est pas dû à son héritage familial mais à ses sentiments pour Eren et, là encore, c’est le revers de la pièce du héros qui est mis en place… Aucun humain n’agit sans servir ses propres intérêts ou valeurs intrinsèques, la différence ne tient qu’à ceux qui l’assument et ceux qui ne l’assument pas.


3. La folie humaine prend sa source dans les paradoxes non assumés entre mental et émotions
On arrive donc à ce qui, dans mon interprétation du manga, est la source de la folie humaine, cela peut vous paraître une évidence mais relisez les définitions du mot ici, c’est édifiant quand on applique ces définitions des folies au manga et à l’histoire de l’humanité.
La folie humaine donc réside dans les émotions et plus précisément la peur. Peur de l’autre, peur de mourir, peur de perdre ce que l’on a ou croit avoir, peur de manquer, peur de souffrir, peur de tout et de rien et c’est cette peur intrinsèque qui rend malade l’humanité car elle provoque le comportement qui concrétisera cette peur en l’appliquant aux autres de préférence sans s’imaginer que cela revient forcément comme un boomerang, tôt ou tard…
Je voyais donc bien arriver qu’Eren allait tenter le pire pour sauver ses amis, ne serait-ce qu’un parmi tous… Le paradoxe de ce personnage réside, pour moi, dans le fait qu’il connait le passé comme le futur et qui ne péterait pas un câble avec cette charge mentale et émotionnelle ?! Il est égoïste et se berce d’illusions mais je trouve ça logique vu le contexte et la charge de ce qu’il sait. N’oublions pas qu’il a été jusqu’à faire tuer sa mère pour se rendre lui-même ainsi. Cela fait bien longtemps qu’Eren n’est plus libre ni d’agir, ni de ressentir, ni de vivre comme il l’entend, il n’est plus question de sa liberté à lui, si ce n’est dans la mort. Dans l’impuissance de sa modeste vie, avec le pouvoir qui lui est conféré, il ne sait qu’essayer d’offrir une fausse liberté à ceux qu’il aime. C’est une forme de folie mais qui est le plus fou de tous, celui qui sait qui l’est et qui l’assume jusque dans la mort ou ceux qui se persuadent être normaux tout en ne l’étant pas et vivent comme si de rien n’était ?

Voilà pour mon analyse du manga, elle me fait donc dire que c’est un manga incontournable à lire pour sa subtilité et son intelligence. J’aime la mise en abyme de l’humanité que l’on peut trouver dedans parce que, quelque soit les époques et les lieux, ces problématiques sont réelles et atemporelles. La violence du manga et l’impact psychologique qu’il provoque, notamment quand on découvre que les titans sont des humains, fait partie, d’après moi, de la stratégie du choc pour faire réfléchir le lecteur sur le monde dans lequel il vit. Interprétation fantasmée ou réelle volonté de l’auteur, qui sait ? N’empêche que c’est un sacré manga qui marque son temps et mérite qu’on prenne le temps de le découvrir histoire afin de ne pas dépendre de l’interprétation de tous ses lecteurs. ^^
A lire et à relire !


Dans les sorties du moment, je vous conseille :
Love Nest Vol.2
Innocent Rouge Vol.11

The breaker Vol. 2 Edition ultimate
Killing Stalking Vol. 2
Haikyū!! – Les AS du volley Vol. 40
The Ancient Magus Bride Vol. 13
– Banana Fish Vol. 1 et Vol. 2 – Réédition 2021
Jujutsu Kaisen Vol. 8

Voilà, faites-moi un retour si vous connaissez une ou plusieurs de ces oeuvres, c’est toujours sympa de connaître les avis des autres…;-)

Bonnes lectures !